L\\\'OEIL SUR L\\\'ACTUALITE

"Attention Mesdames et Messieurs, ça va commencer" ou peut-être pas ! Songeons au festival Solidays ou Rock en Seine, joie pour les spectateurs et galères pour les organisateurs ! Hélas ! Il ne suffit pas de proclamer l'échange culturel entre les peuples dans la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles pour résoudre tous les problèmes liés à la venue des artistes étrangers sur le sol français. Encore un principe juridique plus théorique que pratique ! Les artistes étrangers doivent mener le parcours du combattant avant l'obtention d'un visa et d'une autorisation provisoire de travail pour être employé en France. Loin de tous ces maux sont les artistes faisant partie de l'UE ou de l'espace Schenguen car ils sont les bénéficiaires soit d'une liberté de circulation, soit d'une exception partielle de visa.

Mais, pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ? Il n'y a qu'à mettre en scène que des artistes français ! Mais, c'est un crève-coeur pour les admirateurs d'artistes étrangers. Surtout, c'est une coupe budgétaire en moins pour les employeurs français. En effet, la CJCE devenue CJUE dans l'arrêt BARRY BANKS du 15 juin 2006 a jugé la présomption de salariat posée par le droit français (idem le droit belge) comme une entrave à la libre prestation de service des artistes reconnus comme professions indépendantes dans leur pays d'origine. Le porte-monnaie des employeurs français et belges est sauvé ! Plus de charges sociales à payer !

Pour les artistes issus des pays tiers, il fait bon vivre partout à l'exception de la France ! En effet, aux Pays-Bas, le fait que les organismes culturels se portent garants pour les artistes étrangers permet l'octroi à ces derniers d'un permis de travail spécifique. De même, en Angleterre, l'attribution d'un grade aux organisateurs de spectacles peut faciliter la délivrance du visa. Après le chauvinisme des spectateurs français lors d'une rencontre de football, voilà le chauvinisme des autorités françaises chargées de "faciliter la mobilité des artistes des pays en développement" dixit la Convention !

Auteur: DJIDEL Nathalie