FACEBOOK: UNE ATTEINTE A LA PERSONNE (1ère partie)
Facebook est loin d'être un jouet innocent. Joujou au départ permettant de retrouver les amis perdus de vue de la maternelle à la faculté, Facebook s'est transformé en une arme redoutable pointée sur les personnes !
D'une part, c'est une arme qui fait tomber en lambeaux le respect de la vie privée de chaque individu. Facebook est accusé par certains de vendre les profils des utilisateurs à des tierces personnes. Savoir que telle personne fait partie d'une association ou est fan d'un chanteur peut être très utile pour les publicitaires si leur publicité est ciblée. Or, tous les utilisateurs de Facebook ont approuvé une Charte sur le respect de la vie privée, ce qui ne semble pas gêner la marchandisation de cette dernière. D'ailleurs, en 2008, des étudiants en droit au Canada ont déposé plainte pour violation des lois sur la vie privée liée à l'utilisation des données personnelles par le site. Transmettre des données confidentielles est une chose, mais rendre publique des informations confidentielles sur Facebook pour tous les utilisateurs en est une autre. En effet, suite à un changement dans les paramètres de confidentialité, des informations classées "personnelles" ont été rendues publiques à l'origine d'une plainte des associations contre le réseau social aux Etats-Unis en 2009. En allant plus loin, toutes les conversations d'un utilisateur avec ses "amis" étaient visibles via l'outil de chat. On dit que les hommes font plus confiance aux animaux qu'en la nature humaine. Pour ma part, j'ai plus confiance en la nature humaine qu'en Facebook ! Quelle garantie avons-nous que Facebook ne remette pas en cause le principe de l'interdiction du clonage reproductif, du clonage thérapeutique, et du transfert d'embryons post-mortem ? Aucune. Or, ces interdictions constituent les derniers remparts du respect de la vie privée, et celui de l'intégrité physique de la personne.
D'autre part, Facebook est une arme de destruction massive du couple. En effet, un cabinet d'avocat au Royaume-Uni a recensé que 20% des demandes de divorce sont liées à Facebook. Ce n'est guère étonnant que les outils de communication électronique fournissent des preuves en matière de divorce puisque les prémisses ont eu lieu avec la recevabilité du SMS à titre de preuve d'adultère dans un divorce pour faute. Après le SMS, voilà le nouveau-venu Facebook en matière de délation ! Si votre conjoint(e) découvre sur Facebook des conversations intimes avec un soi-disant "ami" ou un statut tel que "célibataire", "marié avec 2 personnes", ou "relation compliquée", les chances de survie de votre couple sont quasi-nulles. Si vous êtes de mauvaise foi, vous pouvez invoquer le fait qu'une plus grande liberté d'expression est accordée sous le régime de la séparation de biens que sous le régime de la communauté réduite aux acquêts ou de la communauté universelle ! Si vous êtes de bonne foi, vous pouvez invoquer l'usurpation de votre identité par un tiers ! Conseil aux futurs couples: abstenez-vous de faire figurer votre conjoint(e) parmi vos amis. Si vous n'êtes toujours pas convaincu, une femme Amy Taylor a quitté son mari car il entretenait une relation virtuelle avec une escort girl dans Second Life. De même, Emma Brady a su que son mari comptait se séparer d'elle via Facebook.
Facebook n'a pas fini de faire parler de lui. Facebook est le signe évident qu'il ne suffit pas de proclamer le droit au respect de la vie privée (article 9 du Code civil et article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme) et le droit à une vie familiale normale (Convention européenne des droits de l'Homme) pour que leur respect soit effectif.
A suivre.
Auteur: DJIDEL Nathalie.
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