Une étincelle de démocratie: quel leurre pour la Libye !
Quand Khadafi est mort, presque toute la communauté internationale s'est réjouie (citoyens et hommes politiques) à l'exception de ses sympathisants. De même que la formule célèbre "Le roi est mort ! Vive le roi!", on aurait pu crier: "Le dictateur est mort ! Vive le dictateur !". Mais, la réjouissance est de courte durée.
D'abord, les images du cadavre de Khadafi témoignent que le respect des droits de l'Homme est loin d'être un pari gagné pour l'Union Européenne. On peut parler de pseudo mondialisation des droits de l'Homme ! Certes, un cadavre n'a plus de personnalité juridique, et ne peut plus être considéré au rang de personne. Mais, le droit à la dignité des morts ne doit pas rester un droit en suspens.
Ensuite, certains regretteront que Khadafi soit tué avant d'avoir été jugé par la Cour Pénale Internationale pour l'ensemble des crimes dont il a été surtout le commanditaire. Justice ou vengeance privée, même combat ! Sa mort est en quelque sorte à déplorer car toutes les juridictions nationales et internationales ont été mises en place pour éviter que les citoyens, notamment les libyens, ne se fassent justice eux-mêmes en abattant leur bourreau ! Mais, adoptons l'optimisme légendaire des hommes politiques: juger un homme, qui est arrivé au pouvoir après le coup d'Etat de 1969 et qui a maintenu la terreur pendant plus de 40 ans, est une consolation faible pour tous les proches des victimes. La mort de Khadafi est sûrement synonyme de justice pour les proches des victimes.
Enfin, si la Libye après la mort de ce dictateur suit le même destin que la Tunisie, l'étincelle de démocratie va s'écrouler comme un château de cartes ou de sable ! Certes, la participation des électeurs tunisiens a été forte. Mais, le résultat est décevant: le parti de la Renaissance ou ENNAHDHA est en tête. Eh, quelle renaissance ! On passe d'un islamisme extrême à un islamisme modéré: l'acceptation des investisseurs étrangers, le droit à l'avortement et au divorce pour les femmes, l'interdiction de la répudiation...Cependant, les promesses des hommes politiques fondent très souvent comme la neige au soleil ! Espérons que les libyens auront encore des forces pour la lutte de leurs droits qui les attend.
Auteur: DJIDEL Nathalie
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres